lundi 1 décembre 2008

Le vendeur d'ananas vend à crédit.

Alors la première anecdote de cette vague de folie concernera mon pote le vendeur d'ananas et d'autres fruits locaux.

Tout les matins, afin de reprendre du poids (car je ne sais pas si je vous l'ai dis mais j'ai perdu 10 kg depuis mon arrivée) et surtout parce que c'est super bon, j'ai pris l'habitude de manger un fruit ou de boire un jus de fruit frais pressé sur le chemin du travail. Le rituel est toujours le même: sur mon trépidant bolide mécanique affublé de la marque Hero, je fends l'air tels un espadon pour me stopper net devant l'étalage de mon pote le vendeur de fruit. Là, tel un hardi cow-boy texan, je descends de ma monture et lui décoche un sonore :"Namaskar bahia! Ek pineapple! Shoukria bahia!" (Traduisez par: "Salut coco, Un ananas! Merci coco!" Sachez que le terme "bahia"=coco, frére est un terme généralement utilisé lorsque l'apostrophe de quelqu'un se voit nécessaire) Et là, je me rends compte que mon petit pote le vendeur de fruit se les géle sévére. En effet, je ne sais pas si vous vous en êtes rendu compte mais l'hiver est arrivé ces derniers temps, m'obligeant à sortir le pull le soir. Voyant l'air désemparé et malheureux de mon petit pote, je lui dis dans un Hindi vague: "Kaise ho, bahia?" ("Comment ca se passe mon petit pére?") Il me réponds alors un petit "Tikké" sans conviction mais en dodelinant de la tête quand même. Voyant son air accablé par l'environnement extérieur, je n'insiste pas et, aprés avoir avalé ma part d'ananas, je cherche dans mes poches pour lui refiler les cinq roupies que je lui doit quotidienne. Et là, horreur! Je cherche dans mes poches, plus une pièce., pas un kopeck Je suis complétement à sec. Je regarde dans mon porte feuille pour trouver un billet de 500 roupies. Je lui demande, un peu embarassé, s'il n'a pas de monnaie, evidement, il n'en a pas. Trouver quelqu'un qui a de la monnaie en Inde n'est pas une mince affaire. A ce moment de l'histoire, mon petit bonhomme me regarde avec un sourire énorme en me disant "Tikké". Il sort alors un petit carnet, écrit un truc en Hindi puis il me fais signe que c'est bon, que je peux m'en aller. Tout fier, je me rends compte que mon petit pote le vendeur d'ananas vend à crédit et qu'en plus il me fait totalement confiance. Sympa! J'ai donc ouvert la première ardoise de ma vie auprès de ce charmant commercant.

Bien entendu demain, si j'ai le courage de me lancer dans des grands discours, je vais le mettre en garde sur ce genre de pratique qui pourrait potentiellement générer des crises économiques planétaires. Enfin nous verrons.

Sinon, au programme de demain, travail, conférence téléphonique et... rendez-vous chez le coiffeur, ça s'annonce drôle. Je prédis déjà que le coiffeur sera un gros moustachu avec les dents pourries par les pans et autres poudres mystiques et cancérigénes.

A demain.

Jimmy

2 commentaires:

Arno a dit…

Le temps d'un instant j'ai cru que j'étais retourné en Inde...

"Tikké tikké" avec le hochement de tête qui va bien, ça c'est ultime.

Encore des petites histoires comme ça !!

Anonyme a dit…

Tu rigolera a moins a propos de la crise quand tu découvriras que il t'as fait un crédit à taux variable et que avec la crise tu devra lui donner ton billet de 500 roupies pour une tranche d'ananas!