mardi 23 septembre 2008

lundi 22 septembre 2008

Gros délire!

Namaste la compagnie,

aprés une dizaine de jours de silence, causés principalement par une activité plus qu'intense, je ne peux m'empêcher de partager avec vous mon premier week-end à Kanpur car comme vous pouvez vous en douter, l'Inde m'a apporté son lot de surprise et de blagues non conventionnelles... Il me semble vous avoir laissé à un moment assez critique où, après avoir subi un choc plutôt intense, je découvrais le visage extravageant d'un pays à mille lieux de nos habitudes, de nos repéres, de nos coutumes. Bien sûr, tout n'est pas joli à voir, au contraire, il ne faut pas oublier que des gens meurent de faim dans la rue en regardant passer la parade des 4X4 climatisés, des vélos et des auto-rickshaws pétaradants. Bien sûr, les inégalités vous sautent aux yeux dès votre arrivée. Tout cela n'est pas toujours très drôle. Mais ce peuple est si accueillant qu'on se sent obligé de sauter par-dessus cette réalité pour en découvrir une autre, drôle, libre, pleine de vie et d'espoir. D'ailleurs, je vais essayer d'illustrer mon propos en vous présentant mon "crew", ma bande, mes potes les indiens:

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J'ai eu l'occasion de les rencontrer alors que j'étais invité à une soirée Sikh. Mais laissez moi vous expliquer le pourquoi du comment de cette drôle d'histoire. Lors d'un repas à la cantine, un collégue, Bhupinder (celui à côté du blanc-bec sur la photo), me confesse tout de go qu'il est Sikh.( http://fr.wikipedia.org/wiki/Sikhisme ) Ayant décidé de la jouer cool et de me montrer flegmatique en toute circonstances, je lui répartis donc un "Ah oui?" d'une éloquence digne d'un Fabrice Luchini au sommet de son art... Et là, notre jeune ami m'explique qu'il a l'habitude de passer tout les vendredis soirs avec ses potes Sikhs et qu'il serait très honoré si je pouvais me joindre à eux. Un peu curieux, j'accepte l'invitation avec joie et je me prépare mentalement pour cette fameuse "Sikh party". Pour tout vous dire, je m'attendais à tout: une réunion de barbus à turban portant fierement les armes traditionnelles, des rituels shamanique, une course de chameau, un concours de tunning... En bref, je m'étais blindé.

Le soir prévu, j'arrive dans la chambre de mon pote Bhupi, le coeur battant, me demandant se qui va bien pouvoir m'arriver et là, quelle chose étrange, je me trouve en face de 3 gros gars prenant gaiement l'apéro. Les indiens sont vraiment des gens étonnants n'est-ce pas? Ce fut une excellente soirée. Nous avons discuté toute la nuit à propos de religion de culture, de l'Inde, de la France. Un véritable échange culturel! Génial! Evidement, je mettrai un voile pudique sur la fin de la soirée pour des raisons que vous comprendrez surement...

Le lendemain, mes nouveaux potes ont décidé de m'emmener dans une formidable virée dans les endroits les plus classes de Kanpur. Nous sommes donc partis en Rickshaw en direction du spot à la mode: le tout nouveau centre commercial! Là encore, le contraste est saisissant. Le batiment est immense, neuf. Il est en tout point comparable à ceux que l'on peut trouver en Europe. En revanche, la rue autour est sale et bondée. Encore une fois, les petits vendeurs de fruits et les mendiants croisent les riches familles sans un regards. Tout le monde est scrupuleusement fouillé à l'entrée du magasin. La climatisation fonctionnent à plein régime. Encore une fois, tout le monde me regarde comme si j'étais un extra-terrestre. Drôle d'impression...

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Je vous mets en plus, toutes les photos prise le samedi.



Voila voila. Demain, je vais vous raconter mon dimanche et la visite du J.K. Temple. Tout un programme!

Jimmy

mardi 9 septembre 2008

Le premier gros jour d'un gros français en Inde! ( ou comment trouver un titre sans trop se casser la tête)

Namaste la compagnie,




j'espère que vous vous êtes remis de l'aventure d'hier. Eprouvant n'est-ce pas? Il semblerait que l'arrivée en Inde ne soit vraiment pas quelque chose d'anodin, il faut être préparé et s'attendre un choc culturel immense. Les impressions sont fortes. Encore maintenant, après une dizaine de jours d'acclimatation intensive, j'hallucine environ toutes les cinq minutes et j'espère aller de surprise en surprise durant toute la durée du séjour. Mais vous verrez, tout va bien se passer. Nous allons nous habituer ensemble et découvrir ce pays, cette culture, ces gens si gentils et si riches. Je suis sur que je ne le regretterai pas ( et vous non plus, d'ailleurs...)




Il me semble vous avoir laissé à un point critique de l'aventure. Après une journée plus que difficile, je m'étais retrouvé seul, livré à moi même dans une chambre d'hotel luxueuse. Pour être honnête, je n'avais encore jamais ressenti un tel sentiment de solitude. J'avais alors l'intime conviction que je ne pourrais pas tenir les cinq mois de mon stage. Je me voyais déjà refaisant mes bagages et reprenant un avion dans l'autre sens, pour la France, la queue entre les jambes. Il faut dire que la situation n'était pas évidente: une température et une atmosphère irrespirable, des insectes partout, de toutes les sortes et en quantité quasi-illimitée, une solitude toute nouvelle à apprivoiser... De plus, le souvenir de la veille me pesait lourdement sur le coeur. Je sentais le désespoir me gagner peu à peu en ce premier matin d'Inde. Un peu comme si je m'étais engagé dans quelque chose beaucoup trop gros pour moi... C'était sans compter l'intervention de mes potes les indiens.



Contre toute attente, un des étudiants qui était venu me chercher à la gare, Manoj, est venu me réveiller en vue de me faire visiter le campus, le laboratoire dans lequel j'allais travailler et surtout pour me présenter mes futurs collégues. En somme, notre bienveillant ami voulait me prendre en main. Encore une fois, à peine sorti de la chambre, j'ai eu la vague impression d'étouffer, de me déshydrater sur place. Il devait faire une température avoisinant les 35°C à 10h du matin. Le scandale! Je tentais de suivre donc tant bien que mal notre jeune ami qui organise illico presto, une visite express du campus.


Le campus est un endroit formidable. L'endroit est extrémement calme, verdoyant. Tout le monde se déplace à vélo. Il y a une énorme quantité d'installation comme une piscine, des gymnases, un stade. Cela tranche complétement avec la veille. C'est un peu comme si j'étais entré dans une énorme bulle, un univers paralléle, un monde coupé de la réalité avoisinante. Après avoir fait le tour du labo et rencontré un nombre incroyable d'étudiants nommés pour la plupart "xhdfkkep" ou alors "djrnrodp", voir même "Hein? Scuse Me?" Tout le monde est d'une extrême gentillesse et semble enclin à m'aider dans mon installation.


Aprés avoir rapidement discuté avec tout le monde, je pars manger à la cantine avec l'homologue indien du rital le plus connu de la planéte Terre, j'ai nommé Sylvain D'Amico. Cet indien, nommé, quand à lui, Pradeep est tout simplement adorable. Aprés avoir mangé quelques spécialitées locales plutôt épicées, nous partons dans sa chambre et passons toute l'aprés-midi à discuter et à regarder un merveilleux film sur la révolution indienne. Je garde d'ailleurs un souvenir ému de certains passages si beau que nous n'avons pu nous empêcher de pleurer dans les bras l'un de l'autre. Un grand moment! C'est l'une des surprise dont je vous parlais tout à l'heure. Ici, les gens ont un coeur énorme et laissent toute la place aux autres pour y entrer.


Vous pouvez donc imaginer qu'aprés avoir rencontré des gens aussi accueillants, je ne pouvais que me sentir mieux. Aprés seulement une journée en Inde, je sentai que, ni la chaleur, ni les insectes, ni la pauvreté n'allaient me faire regretter ma venue en Inde.


Je vous laisse sur ces belles paroles. J'aurai aimé vous montrer quelques photos mais il semblerait que le site internet rencontre quelques problémes. Je vais faire mon possible pour arranger ca.


A bientot.


Jimmy

lundi 8 septembre 2008

La grosse arrivée d'un gros français en Inde!

Plus d'une semaine aprés vous avoir laissé un post qui se voulait rassurant, je reprends les rennes de l'écriture afin de vous relater les divers événements qui se sont déroulés cette semaine. Je vous préviens le programme est chargé de chaleur, d'odeur, de moustiques, de goût et surtout d'émotions; car il semblerait qu'un voyage d'une telle ampleur ne soit pas si anodin... Je viens en effet de vivre une semaine pleine de chocs, d'images parfois dures et surtout, une semaine pleine de rencontres parfois pudiques mais le plus souvent bienveillantes.

Tout commence vendredi matin à l'aéroport international de Delhi. Je vous laisse imaginer la scéne: un grand blanc-bec encore plus pâle que sa chemise sort de la zone international. Après avoir fait validé mon visa par un fonctionnaire les yeux encore cernés de sommeil, je m'avance timidement dans ce drôle d'aéroport. Tendu à mort, le trouillomètre à zéro, je tente tant bien que mal de cacher mon malaise naissant. L'aéroport de Delhi est sale et poussiereux. Un monde semble opposer ce drôle d'endroit avec le flambant aéroport de Munich traversé quelques heures auparavant. Malgrè l'heure matinale, la température est élevé et l'atmosphère y est étouffante. A peine esquissé deux pas dans le hall de l'aéroport, me voila littéralement assailli par divers offres plus ou moins douteuses pour m'emmener en taxi, rickshaw... Je décline poliment mais fermement toutes les offres en tentant de trouver un distributeur de billets de banque. Une fois, ma monnaie en poche, je choisi un taxi dont le chauffeur semble avoir une bonne tête pour me rendre à la gare de New Delhi. Avant de monter dans le véhicule, je négocie le prix de la course et parviens à baisser le prix de moitié, je m'en tire pour 500 roupies, soit un peu moins de 10 euros. ( J'apprendrais plus tard que je me suis fais arnaqué et que le prix de la course aurait dû encore être divisé de moitié. Tant pis...)

Le chauffeur démarre, ou plutôt devrais-je dire le taxi s'envole. On m'avait dis bien des choses sur la conduite indienne mais alors là, je ne m'attendais pas à ça. On double à gauche, à droite, on passe entre deux voitures en klaxonnant. Il arrive parfois que nous soyons 4 de fronts! Les priorités ne sont absolument pas respectées et les feux tricolores sont odieusement relégués à la simple fonction de lampadaires ou d'objets d'ornement. C'est l'anarchie totale. Mon chauffeur conduit comme un malade en chantant à tue-tête!!! De la folie furieuse!!!

Je ne sais par quel miracle nous arrivons à bon port en face de la gare de New Delhi. J'entre péniblement dans la gare en tractant mon énorme sac derrière moi. Dans la rue, la foule est impressionnante. Des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards, des vendeurs de fruits, des mendiants, des voitures et des rickshaw partout. Une incroyable quantité de personnes semblent se dresser entre la gare et moi. Un peu décontenancé, je suis complétement étourdi par la chaleur, le bruit, l'odeur. Les regards qui se posent sur moi semblent me demander :"mais qu'est-ce que tu viens foutre ici toi ?" J'ai la désagréable impression d'être épié de toute part. Encore une fois, je suis assailli par de nombreux taximens qui, si je les écoutaient, m'améneraient jusqu'à l'autre bout du monde pour un prix défiant toutes concurrences. Encore une fois, je les repousse le plus poliment possible. J'entre dans l'enceinte de la gare et là, c'est le choc affreux, violent. Encore plus dense, plus bruyante, plus chaude que la précédente, une seconde foule est en mouvement dans la gare. Mon malaise grandit. Je tente de reprendre mes esprits et adopte l'attitude la plus dégagée possible tout en traversant la gare. Tout les regards se tournent vers moi. Encore une fois, j'ai la désagréable impression d'être la cible de l'attention générale. Je me faufile tant bien que mal vers la première salle d'attente que je trouve.

L'endroit est très sombre et sale. Il y a des gens qui dorment par terre. D'autres font leur toilette dans un coin. Un chien est allongé sous une chaise. L'endroit à l'air miteux. Je pose alors mon sac et m'assois sur le premier banc venu. Une fois installé, j'ai tout le loisir de reprendre mes esprits et d'observer calmement la pièce dans laquelle je me trouve. L'endroit est frais. Des ventilateurs fonctionnent en permanence. Je respire!

Les gens autour de moi attendent leur train. Il y a de tout et n'importe quoi. Des jeunes gens habillés à l'européennes plaisantent avec des vieillards engeunillés. Des hommes d'affaires attendent aux côté de familles nombreuses. Des enfants jouent. Des petits vendeurs proposent du thé et des fruits. Etrangement, l'ambiance générale qui se dégage de cette scène est plutôt bienveillante. Je m'y sens bien. Je décide alors de rester dans cette pièce jusqu'à l'arrivée de mon train. Les heures d'attentes passent à une vitesse folle. J'échangent quelques mots, quelques regards. Chaque minute est une nouvelle découverte. Je regrette alors d'avoir oublier de prendre des piles pour mon appareil photo car toutes ces scènes méritent le coup d'oeil. Je conseille d'ailleurs à toutes les personnes se rendant en Inde de passer au moins une heure dans la salle d'attente d'une gare. C'est une expérience assez enrichissante et drôle que vous ne regretterez pas.

Une fois l'heure de mon train arrivée, je me dirige calmement vers le quai. L'atmosphère semble moins lourde, plus respirable. Je monte dans mon train, échange quelques mots avec mes voisins de banquette et passe tout mon temps à regarder par la fenêtre du train. Le spectacle est ahurissant. Des champs, des habitations plus ou moins délabrées, des éléphants... Je vais de surprise en surprise. Je dors un peu, mange l'excellent repas donné par la compagnie de train... Le voyage se déroule sans encombres.

Une fois arrivé à Kanpur, deux étudiants sont venus me chercher sur le quai de la gare. Ils se prénomment Prabhat et Manoj. (Les photos seront pour bientôt, ne vous inquiétez pas...) Ils m'aménent jusqu'au campus de l'IITK puis jusqu'à ma chambre où je tombe dans un sommeil.

Voici, quelques photos de la chambre où j'ai été logé pendant les premiers temps. (Vous allez voir, c'est plutôt la classe)


Je vous laisse ici pour ce soir. Je vous raconterai bientôt l'incroyable et merveilleuse semaine que je viens de passer. J'espère que vous serez autant ébloui que je ne l'ai été car vous verrez, une fois la première impression passée, l'Inde est un pays formidable.