lundi 29 décembre 2008

Jus de Cannes!

Avant de commencer la lecture de ce joyeux post au titre douteux, je vous demanderais d'arrêter la musique (et oui maman, c'est possible) et de cliquer maladroitement la vidéo ci-dessous. Il s'agit du groupe Caravan Palace (que j'adore), découverte de ma douce et tendre.



Je sais, je sais, vous devez certainement vous dire que je suis "relou" avec toutes mes vidéos et que vous préfériez le temps où je ne savais pas trop comment mettre des vidéos sur ce blog. Vous n'avez pas forcément tort mais comme c'est moi le chef, je me permets de vous emmerder. HAHAHAHA!

Bref, revenons en à nos moutons et reprenons un récit, même pas encore commencé. Ce matin, je cheminais bonnant-malant avec mon pote Anup. L'atmosphère était pour le moins calme et banale. Nous nous laissions porter par nos rêveries sous un doux soleil de Décembre, laissant tout loisir à nos montures mécaniques de guider la trajectoire de nos vies éparses. Nous déambulions alors nonchalamment vers un repas de riz et de légumes servi à la cantine, avec pour seul souci quotidien: "Vais-je faire la folie de manger Non-Veg today? Vais-je aller, rougissant et plein de gourmandises dans les yeux, vers ce charmant cuisinier moustachu pour lui réclamer une misérable omelette aujourd'hui?" Car oui, je ne sais pas si vous vous en êtes rendu compte mais l'homme que vous avez connu jadis a bien changé. Fini, les sandwichs au pâté! Fini, les assiettes de frites et les steaks! Oui, aux légumes! Oui, au riz en sauces et autres brocolis bouillies! Hourra! Hourra! Youpi! Le pouvoir aux légumes!!! Longue vie aux végétaux en tout genre! Que votre règne vienne! Hosanna! Hosanna!

...

Ainsi, nous roulions sans stress, porté par la fièvre tropicale. Quand soudain, mon oeil expert fut irrémédiablement attiré par une scène inattendue voire même impromptue. En effet, à quelques pas de là, deux compères en basket semblaient s'escrimer tant bien que mal autour d'une "machine à pâté". Comme tout le monde le sait désormais, les machines de guerre de ce genre étant prohibés depuis des lustres sous les latitudes dans lesquels je me trouve, je ne pu alors m'empêcher de tenter d'élucider un mystère ô combien étrange pour le drôle d'européen que je suis. Je me trouvais ainsi en face de deux énergumènes remuant sans cesse dans le but de faire tourner les engrenages d'une machines qui, vraisemblablement, ne brassait pas que de l'air. En effet, un espèce de jus bizarre coulait sans cesse sous les yeux émerveillés de la foule amassée. Tentant d'en savoir plus, je m'approchais donc de la scène en quête d'informations pouvant faciliter la résolution d'une énigme qui prenait de plus en plus de place dans mon esprit embrumé. Le suspens s'accroissant au fur et à mesure de mes pas, telle ne fut pas ma surprise lorsque je remarquai que nos deux bons amis tiraient bons profits de leur drôle de manège. L'histoire en aurait étonné plus d'un. Contre toute attente, nos deux amis, au profil Dupontesque (ou plutôt Dupondesque) agissaient de manière totalement coordonnées. A la demande d'un "client", ils saisissaient une sorte de tige de bambou, la faisant passer dans leur satanée machine d'une cruauté sans nom, recueillant ainsi, une ambroisie qui, à juste titre, ravissait l'assemblée.

Peu au fait des coutumes hivernales locales, j'en vint à émettre une tripotée d'hypothèses aux caractères pseudo-scientifiques: "Est-ce que ces jeunes autochtones boivent du jus de bambou? Ne serait-il pas mieux d'en faire des vélos, des raquettes de tennis et des échafauds? Peut-on vraiment boire du bambou? Et à ce titre, peut-on boire des vélos, des raquettes de tennis ou des échafauds?" Perdu dans des pensées aussi peu profondes que ridicules, je restai là, les bras ballants. Soudain, quelqu'un alluma la lumière de mon esprit et tout s'éclaircie. "Mais oui mais c'est bien sûr!" m'exclamai-je."C'est la saison de la canne!"me dis-je. "Que je suis bête!"déclarai-je.

Un brin excité par ma récente découverte, je me joint ainsi à la foule pour, à mon tour, goûter à cette merveille. Comme convenu, mes deux petits potes tirèrent le jus après de long effort pour, au final, me servir un verre d'un liquide mousseux et marron. Je ne saurais vous décrire la sensation éprouvée alors. Un liquide rafraîchissant et sucré rappelant des sirops merveilleux, le tout accompagné d'un sobre et élégant goût de bois. Un délice! J'en restai émerveillé pendant de longues minutes. Quel bonheur, je m'en souviens encore...

Je vous laisse ici les cocos. Je vais certainement pas trop ramener ma fraise sur ce blog dans les jours qui suivent puisque je me casse draguer de la meuf dans le Punjab avec mes potes Sikhs.

Amusez vous bien pendant votre réveillon.

Jimmy

dimanche 28 décembre 2008

La boite!

Dernièrement, je me suis rendu compte que cette charmante page web manquait cruellement d'images. En effet, ma prose envahissante s'accapare le devant de la scène, au grand dam de vos yeux époustouflés qui, je m'en doute, réclament des myriades d'enchantements photographiques. Tenant donc à vous satisfaire avant tout, je rétabli l'équilibre visuel en vous posant sous le nez une tonne de photos prises lors de mon voyage à Goa.




Vous pourrez, entre autres, trouver, des photos de plages, de rues, de bus et de la famille qui m'a aimablement hébergés. Voila donc un léger condensé de ce que mon verbiage n'a malheureusement pas réussi à vous décrire.

Passons maintenant à l'histoire du jours. Comme vous avez pu le remarquer ces derniers temps, je n'ai été plutôt avare d'aventures et autres blagues de plus ou moins bon goût. La raison en est simple, il ne se passe pas grand chose sous les tropiques. Les choses se tassent en cette fin d'année. Je suis donc obligé de ressortir quelques vieilles anecdotes poussiéreuses. Ainsi, en ce dimanche matin ensoleillé, je vais vous conter l'histoire de la boite de nuit en Inde.
Il y a environ deux mois de cela, à l'époque où nous nous vautrions lascivement dans une chaleur moite, se tenait un gigantesque festival culturel au sein du campus de l'université. Au programme, de la danse, de la bouffe, des concerts et une boite de nuit-discothèque-club-qui-ferme-à-minuit. J'ai ainsi eu le plaisir d'assister à des concerts donnés par des fakirs au regard bizarre, des danses orientales en tout genre, du théâtre indien incompréhensible, etc etc... Au milieu de tout cela, j'ai assisté à un concert merveilleux de la star incontesté du cinéma bollywoodien: Shankar-Ehsaan-Loy. Je me doute bien que ce nom ne vous dis pas grand chose, c'est la personne qui écrit et chante la plupart des musiques. Je vous en mets un extrait issue du film "Rock On!".



Comme vous pouvez le constater, c'est une pop, certes agréable à écouter, mais qui ne casse pas des briques. Ce qui fut exceptionnelle dans ce concert fut la ferveur, que dis-je, la folie furieuse de la foule amassée face à la scène. Imaginez un ou deux milliers d'indiens en transe, acclamant, dansant, faisant des cabrioles, tapant des mains, se sautant dessus et le tout avec des sourires. Incroyable! Je n'avais jamais vu autant d'enthousiasme! Ce fut trois heures de danse, de rire. Trois heures inoubliables!

Une fois cela terminé, nous nous sommes précipités avec mon pote Bhupinder vers la boite. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avant d'entrer et je n'ai pas été déçu. A l'intérieur de la boite, une foule de moustachus s'évertuaient à danser sur des hits un peu pourraves que l'on peut trouver dans n'importe qu'elle bonne boite de nuit française, voire même européenne. La scène était hilarante, surtout si on ajoute à ça un gros rappeur US bling-bling qui s'évertuait à couper les chansons en plein milieu pour dire des trucs incompréhensibles dans un micro préalablement très mal réglé. Bref, après avoir contemplé la scéne pendant quelques instants, j'ai suivi mon pote Bhupi au milieu de la piste de danse pour, à mon tour, profité de l'ambiance électrique. Tout se passait bien, je me la jouais "beau gosse latin virile" au milieu d'indiens hilares quand soudain un gros barbu en turban rose me sauta dessus.
Visiblement, ce jeune homme cool semblait à la fois surpris et très ému de me trouver sur la piste. Sans crier :"Gare!", mon tout nouveau pote m'attrape littéralement le bras et me tire avec violence vers son groupe de pote enturbannés. Eux aussi, visiblement très heureux de me rencontrer, se sont alors jetés sur moi dans un calin brutal mais plein de tendresses. Puis soudain, sans même m'en rendre compte, je me suis retrouvé les bras en l'air au milieu d'une trentaine de barbus à executer une danse traditionnelle énervée.



Encore une fois, ce fut le gros délire toute la nuit.

Je vous laisse ici sur ces belles images.

Jimmy

Ps: Joyeux Noël!

mardi 23 décembre 2008

Le jour du résultat

Aujourd'hui, j'avais prévu de vous raconter les innombrables péripéties endurées lors de mon séjour à Goa ainsi que pour le voyage retour. J'avais dans l'idée de vous narguer méchamment avec un climat tropicale magnifique, des plages bordées de cocotier, des curiosités gustatives improbables... J'avais aussi dans l'intention de vous conter, une fois n'est pas coutume, le trajet vers mon doux domicile avec, entre autre, la rencontre d'un moustachu australien, une leçon d'hindi dispensée par l'autochtone, assis sur des porte-bagages, un réveil en sursaut par un militaire buvant du chai... En bref, pleins de choses "couleurs locales". Malheureusement pour vous, mon pote Manoj vient de m'appeler pour jouer de la guitare et faire une partie de ping-pong.

Ainsi, je vais être obligé d'arrêter là mes digressions narratives. Pour me faire pardonner, je vais tout de même prendre le temps de vous donner la solution du mystère qui, j'en suis sûr à tenu la France en haleine ces derniers temps.

Voici une page d'un journal local où vous pouvez aisément voir ma bouille en photo:


Pour tout vous expliquer, avec quelques potes nous avons assisté à un match de cricket opposant l'Inde à l'Angleterre (c'était bien vu Corentin!). Et comme vous pouvez le constater, notre présence a soulevé une véritable adhésion populaire. A peine sorti du rickshaw, nous avons rapidement été submergé par un bon paquet d'indien survoltés qui désiraient pour la plupart nous serrer la main, faire des photos ou tout simplement nous dévisager avec des yeux ronds comme des soucoupes. Au bout d'une dizaine de minutes, une petite foule nous entourait, attirant par la même, les médias présents sur place pour couvrir l'événement. S'en est suivi tout une série de photo, d'interviews télévisuels... Pour ainsi dire, je me sentai un peu comme Brigitte Bardot sur la Croisette, les jours de grands vents.

Le mystère est à présent levé, vous pouvez dormir tranquille. Passons maintenant à l'annonce du grand gagnant. Aprés délibération du jury, le gagnant de ce jeu concours est:...... Emmanuel LAGRAND..... Je tiens d'ailleurs saluer sa performance exceptionnelle durant toute la durée du jeu. Merci à lui.

Je vous laisse sur ces entrefaits. Amusez vous bien.

Jimmy

Ps: Je ne vous ai pas dis mais je pars dans le Punjab (au nord ouest de l'Inde, chez les Sikhs) la semaine prochaine. Héhéhé

samedi 20 décembre 2008

Voyage sous les tropiques

Vendredi dernier, je me réveille en sursaut à 7h35. En proie à une panique indescriptible, je réalise alors que je n'ai pas entendu mon réveil qui pourtant scande des chansons bollywoodiennes de mauvais goût depuis plus d'une heure et demi. Malgré ce tintamarre assourdissant, je tente de retrouver la raison pour laquelle je désirais, la veille, me lever au chant du coq. Je tente de réquisitionner toutes les neurones en état de marche que je peux trouver et après un léger moment d'absence, le brouillard se lève et la vérité me fait fasse: "Oh! Putain! Mon train pour Goa!" Mon sang ne fait qu'un tour, je fais le point de la situation. Mon train pars dans 10 minutes, la gare se trouve à environ 1h30 de route. Mathématiquement parlant, je suis plutôt mal barré... J'appelle alors mon pote Bhupinder qui, par chance, venait lui aussi de s'éveiller. Je lui explique la situation et il propose de me conduire à la gare en moto. Après tout, nous sommes en Inde et il n'est pas rare que les trains soient un peu en retard.

Deux minutes plus tard, nous fendons l'air sur sa moto. La rue est hallucinante. Au milieu du brouillard, des petits balayeurs nettoyent les rues chargées d'immondices. Des groupes se forment autour des petits boui-boui pour boire du chai. Les rickshaws s'entassent aux carrefours en klaxonnant. Des tas d'ordures brulent, laissant s'échapper des odeurs de plastiques, de pourriture et de merde. Les bidonvilles s'éveillent péniblement dans le froid de l'hiver, laissant les vaches manger dans les poubelles au milieu d'enfant à moitié nus, les yeux encore gorgés de sommeil.

A 7h55, nous arrivons à la gare. Nous courrons jusqu'à la passerelle aussi vite que mes sandales me le permettent. Mon train n'est sur aucune des voies. Nous nous frayons alors un chemin au milieu de la foule pour atteindre "l'Enquiry Office". Et là, sur un tableau, écrit en Hindi, nous apercevons le nom de mon train, en retard de 5 heures. Un fonctionnaire endormi nous fait alors la confidence qu'ils ne savent pas trop qu'elle va être l'heure de départ du train et qu'ils ont écrit ça un peu au pif. A moitié rassuré, nous nous dirigeons à notre tour vers une petite échoppe pour prendre un petit déjeuner constitué de chai et d'un truc horrible blindé d'épices. Etant donné le caractère aléatoire de l'information ferroviaire, je décide de rester à la gare et de patienter jusqu'à ce que j'en sache un peu plus, laissant mon compagnon s'en aller sur sa moto.

Bien décidé à finir ma nuit, je m'installe à même le sol, la tête sur mon sac, dans une salle d'attente sombre, sale, bruyante et bondée. Je sombre alors dans un sommeil léger, entrecoupé de réveils impromptus. Au bout de 4 heures d'une longue attente, je me rends à nouveau vers l'Enquiry Office pour prendre des nouvelles de mon train au départ capricieux. Les nouvelles ne sont pas fameuses. Sans que je m'en aperçoive, un fonctionnaire débonnaire a cru bon de rajouter deux heures de plus à la prétendue arrivée de mon train. Prenant mon mal en patience, je décide d'oublier les regards remplis de curiosité de l'ensemble de la foule présente sur ce quai, pour m'installer sur un banc afin d'observer ce qui peut bien se passer de drôle dans cette drôle de gare. Et là, je dois dire que j'ai été servi. En deux heures de temps, un flot discontinu d'action coquaces a pris place sur le théatre improvisé de ce quai. En outre, j'ai eu le privilége d'assister à un défilé de communistes indiens qui s'évertuaient à négocier les prix des samossas de tout les vendeurs de la gare, un nombre inconsidérable de bagarre entre les foules tentant d'entrer etde sortir des trains en même temps, un homme habillé d'une peignoire rouge qui avait vraisemblablement envie de s'aérer l'engin devant l'auditoire amassé et bien sûr, des vaches sur le quai, au milieu de la foule, sur les rails, dans la salle des pas perdus... Un bon gros bordel...

Je restai donc assis à cet endroit pendant une bonne paire d'heure assistant aux flux des voyageurs qui avaient la chance de partir. Puis, à l'heure éventuelle de mon train, je me rendis à nouveau vers ce foutu Enquiry Office pour qu'il m'annonce un bonus d'attente de 2 heures supplémentaires. Au comble de la joie, je profitais de ce délai pour me restaurer de samossas généreusement laissés par nos potes communistes. Puis, au final, après 10 heures d'attentes plutôt pénibles, j'eu l'ultime bonheur de monter dans mon train et de m'installer sur ma couchette.

Comme vous devez vous en douter, le voyage en train fut globalement long et pénible (26 heures). Mais après tout ça, je n'étais plus à cela prêt et je me suis laissé porté par les événements avec une passivité de haut niveau pour finalement arriver à Pune dans le sud de l'Inde. Je devais trouver le frére d'un copain avec qui je devais me rendre à Goa.

Mais cette histoire sera pour demain.

Amusez vous bien en attendant.

Jimmy

mercredi 10 décembre 2008

Le jour du jeu...

Aujourd'hui, au lieu de vous débiter des inepties sans fondements dans lesquels vous pourrez vous vautrer avec une passivité digne d'un dimanche après-midi, je vais plutôt faire de vous les acteurs de cet endroit en vous proposant une discussion à but ludique et bien sur non-lucrative. Le principe est simple.

Regardez attentivement la photo ci-dessous. Ensuite, fermez les yeux pendant cinq secondes, respirez profondément à 3 reprises. Une fois cela fait, levez vous de votre chaise, rendez vous dans les toilettes les plus proches et lavez vous précautionneusement les mains. C'est bon? Vous êtes désormais parfaitement prêt pour participer au grand jeu de "la-photo-mystère-où-on-voit-Jimmy-dessus".

Le principe est simple, il vous suffit de proposer une explication rationnelle pour la situation qui semble se passer à Kanpur. Il va sans dire que j'attends de vous une participation active et qu'une évaluation, basée sur des critères iniques, aura lieu à l'issue de cet examen. Et le ou la grand(e) gagnant(e) aura droit à un(e) véritabl(e) statuett(e) d(e) Ganesh que j'ai obtenu au péril de ma vie après une illustre arnaque sur Connaught Place à Delhi.

Ainsi, toi, le jeune lecteur anonyme qui lit ce blog en cachette, n'ait pas peur de donner ton avis sur un sujet qui, j'en suis sûr, t'interpelle au plus haut point. D'ailleurs, je vais de ce pas montrer l'exemple dans les commentaires de cet article.



Je vous donne quand même un indice: "Comme vous l'aurez habilement remarqué, il n'y a qu'une seule moustache sur cette photo." Étonnant, non?

mardi 9 décembre 2008

Anup

Laissez moi vous présenter mon ultime comparse indien : Anup. Anup est l'éternel compagnon avec qui je travaille (c'est lui qui m'emmène acheter des trucs au bazar) et avec qui je passe pas mal de temps. Mais plutôt que de m'étendre en longs discours stériles, je vais plutôt laisser parler les images...



Et la deuxième bien sur...




Etonnant non?

Je vous laisse en charmante compagnie. A la prochaine!

Jimmy et Anup

lundi 8 décembre 2008

La visite

Yo les gros,

alors ce soir, je vous confie deux nouvelles. Je passe rapidement sur la première: mon trip pour Goa est reporté à Vendredi. En effet, le pote avec qui je devais partir m'a annoncé qu'il ne pouvait pas venir pour une raison personnelle. Du coup, nous partons tout les deux vendredi matin pour Pune puis, nous nous séparons et je vais ma la couler douce en solo à Goa.

La deuxième nouvelle devrait vous surprendre car j'ai reçu de la visite dans mon humble cabane indienne. Une escouade d'américain est venu s'incruster dans le voisinage. Nous avons donc passé la soirée d'hier soir à célébrer leur arrivée en décapsulant quelques bières sur le toit de l'immeuble. Ce fut une soirée bien sympa et j'ai pu constater mes progrès dans la langue de Puff Daddy. Bien entendu, je dois avouer que j'ai parfois du mal avec leur accent non-indien et que certaines blagues et jeux de mots me passent à quelques miles au dessus de la tête mais dans l'ensemble, ca se passe bien et ils sont plutôt sympas.

Voila pour les nouvelles. Je suis désolé de ne pas m'attarder davantage mais je dois aller jouer de la guitare avec mon pote Manoj.

Amusez bien ou que vous soyez et à bientôt.

Jimmy

samedi 6 décembre 2008

Yeah! Yeah! Yeah!

Alors la nouvelle de la journée va vous faire bondir de vos chaises et je ne saurai tarder plus longtemps à la partager avec vous:

je pars me la couler douce à Goa!!!!!!!! Alors que je vous explique, histoire que vous vous fassiez une idée de la chose et de la chance que j'ai.Goa, c'est des plages de sables fins, des cocotiers à gogo, une mer bleue à perte du vue... Bref, je pars lundi soir avec un de mes collégues pour me la couler douce au bord des mers du sud.

Après les 36 heures de train, nous allons passer deux jours là-bas puis nous remonterons à Pune pour aller travailler une journée avec une entreprise locale puis nous rentrerons calmement sur Kanpur après une semaine de ballade.

Mais n'ayez crainte, je vous raconterai toute cette histoire en rentrant, c'est promis.

En attendant, soignez vous bien et à bientôt.

Jimmy

vendredi 5 décembre 2008

Un petit tour au marché? ou "La partie préférée de mon travail en Inde"

Salut la compagnie,

que diriez vous de profiter de cette magnifique journée ensoleillée pour partir au bazar à mes coté? Ça serait sympa non? Mais attention, je vous vois déjà venir, il n'est pas question ici de partir en promenade bucolique sur un quelconque marché gorgé de couleurs, de légumes et autres saveurs délicates où vous pourriez, tout à loisir, vous laisser enivrer par l'ambiance dominicale et pourquoi pas, vous asseoir posément sur une quelconque terrasse ensoleillée. (Ça rappelle des souvenirs hein?) Non, non, non. Rien de tout cela. Je vous rappelle que nous sommes actuellement en Inde et que, de ce fait, nous n'allons pas nous laisser choir dans un climat provençal dénué de klaxons, de rickshaws, de vaches-sacrés-qui-puent-du-cul et autres spécialités locales.

De plus, je tiens à préciser que nous ne partons pas en expédition par simple plaisir, le but de cet escapade est purement professionnel et relève donc d'un professionnalisme sans faille. Alors enfilez vos sandales et suivez moi. La liste des courses est la suivante:

-une plaque de métal de dimension (500X600 mm)
-des cubes de métal de dimensions variables
-un câble de métal
-un crochet
-des vis et des boulons
-une série de clés allen
-une clé de 6

Mais je vois à vos têtes que vous êtes déçu (si si, ne le cachez pas...). Vous vous attendiez à une belle aventure pleine de rebondissements et tout et tout et voila comme des cons en train d'acheter du matériel de bricolage de bas-étage... Avouez que c'est moche! Du coup, l'Inde et moi-même, nous vous avons prévu toute un véritable cocktails de divertissements divers et variées. Alors arrétez de trainer des pieds et partons sans retard. Bien sur, vous imaginez aisément que nous n'allons certainement pas nous réfugier dans un sombre Leroy Merlin partiellement climatisé où il n'est malheureusement pas possible de faire un pas sans qu'un vendeur passionné vous accoste pour vous abreuver de ses conseils prévenants Nous allons plutôt nous rendre sur la Lotus Road dans le quartier musulman de Kanpur car c'est là que se situe la plus grande concentration de magasin d'engins et autres pompes de tout l'Uttar Pradesh. En d'autrs termes, c'est l'endroit "In" où tout se passe.

Laissez moi vous décrire un peu l'endroit, histoire que vous vous fassiez une idée... (Je suis désolé mais pour des raisons logistiques, j'ai été bien incapable de prendre une photo de cette foutu route jusqu'à présent. ) La lotus road est, pour ainsi dire, un "bon gros bordel". Imaginez: des gens partout, des vélo-rickshaws qui trimballent des choses hautement improbables (coffres forts, tubes de 5 mètres de longs, barilles d'essences...), des centaines de magasins qui vendent tous la même chose, et le tout dans des immeubles crasseux à deux doigts de l'effondrement!!! Bref, si l'on était pas en Inde, on jurerait d'être en plein milieu d'une pièce de Beckett. Au milieu de tout ça, vous trouver, bien sur une foule hétéroclite essentiellement constitué de gros gars en tout genre. Vous trouvez le désormais classique "gros-moustachu-tout- ventru-qui-boit-du-chai-dans-son-magasin", mais sur la Lotus road, vous avez aussi la possibilité de trouver son étonnant comparse le "moustachu-avec-les-dents-pourri", ainsi que le "moustachu-sympa-qui-sait-tout-sur-tout-les-magasins-de-la-route" (souvenez vous bien de celui ci, il est généralement bien utile). Je vous laisse imaginer la suite des autres moustachus que l'on peut trouver. Faites marcher votre imagination, je suis sur que vous ne tomberez pas loin.

Bon, bien sûr, avant de partir, laissez moi vous préciser qu'un convoi de blancs comme le nôtre ne passera certainement pas inaperçu et nous risquons d'être la cible de l'attention générale. Alors ne vous laissez pas démonter si tout le monde vous regarde de travers, même si c'est parfois génant, c'est toujours bienveillant. Alors, un conseil: profiter de votre nouvelle "célébrité" et faites comme moi, n'hésitez pas à taper la causette avec tout le monde.

Ensuite, après avoir suivi les conseils de quelques potes moustachus, rendons nous dans notre premier magasin, vous allez être étonné. En effet, tout les magasins de cette rue s'appliquent consciencieusement à ressembler au plus grand capharnaum du monde. Généralement, un gros moustachu assis sur une chaise en plastique vous accueille et vous invite à vous asseoir sur le tabouret en plastique lui faisant face, afin que vous puissiez lui confier tout se dont vous avez besoin. Puis, après vous avoir assuré que ce charmant hôte a parfaitement compris ce que vous demandez (C'est la partie la plus difficile, une fois, un mec nous a apporté un tuyau de chaudiére au lieu d'une poulie...), il appelle un petit gars au hasard qui va lui chercher l'objet de votre convoitise dans "la remise" et ceci dans un temps record compte tenu du bordel qui règne dans un tel endroit. Bien sûr, vous imaginez bien que toute cette agitation aura attiré tout le voisinage, s'agglutinant littéralement dans les deux mètres qui constituent votre espace vitale en quête de savoir ce que vous pouvez bien foutre dans un tel endroit. D'ailleurs, il n'est pas rare qu'à la fin d'une séance de shopping prolongée, nous soyons escorté par un véritable convoi qui vraisemblablement adore votre compagnie.

Et enfin, une fois que nous aurons accompli cette harassante tâche, nous pourrons alors profiter d'une pause bien mérité en savourant un délicieux verre de jus de fruit frais et pressé, accompagné d'un réconfortant cornet de cacahuéte. Il faut parfois savoir se faire plaisir.

Bon, je vous laisse, j'espère que la ballade vous a plu et je vous promets que la prochaine fois, je n'oublierai pas les piles de mon appareil photo.

Amusez vous bien.

Jimmy

mercredi 3 décembre 2008

Pas le temps désolé.

Yo les gros,

je suis désolé mais je ne pourrais pas vous fournir l'anecdote de la journée puisque, d'une part, il n'y en a pas eu et, d'autre part, je vais allez boire des bières avec mon pote Bhupinder Singh.

Veuillez m'excuser pour la gêne occasionnée.

Monsieur Jimmy Lefort

Ps: je retire ce que j'ai dis concernant les talents de mon coiffeur d'hier. Ce matin, au réveil, je me suis rendu compte qu'il m'avait littéralement scalpé la nuque et que désormais un désert de poils se dresse au dessus de mon col laissant entrevoir une nudité presque obscène. C'est pas toujours facile...

mardi 2 décembre 2008

Le coiffeur!

Comme promis, me voila de retour pour notre rendez-vous désormais quotidien. Comme je le disais hier avant de vous quitter, aujourd'hui, j'avais prévu d'aller chez le coiffeur. Cette action étant quelque chose de généralement plutôt différente et drôle d'un pays à l'autre, je m'attendais donc à me retrouver confronté à un gros moustachu mal embouché qui s'évertuerait à ne pas comprendre un traitre mot de ce que j'aurai bien pu raconter, tout en démontrant avec éloquence sa virtuosité dans la maitrise de la langue indienne. En bref, je m'attendais à vraiment tout et n'importe quoi.

Car laissez moi vous expliquer, dans l'espoir de vivre une aventure humaine formidable remplie de toutes sortes d'enrichissements personnels, j'avais tout simplement décidé de trouver un coiffeur par moi-même en essayant, bien sûr, de trouver le plus petit "boui-boui" possible et imaginable. J'avais alors repéré ma cible depuis une bonne semaine. Ce soir, bien décidé à en découdre, je suis donc parti voir mon pote le coiffeur. Une fois rentré dans l'établissement, un jeune indien affublé d'un bonnet (c'est quand même l'hiver...) m'indique de m'asseoir et me fais signe d'attendre quelques instants. Je m'exécute poliment attendant de voir la tronche du coiffeur. Comme prévu, un gros moustachu entre et me fais signe de m'asseoir sur le siège en face du miroir. Jusqu'alors mon plan se déroulait comme je le désirais. Je savourai par avance le plaisir de se faire charcuter la coiffure par un apache à l'autre bout du monde.

Bien évidement, rien ne se passant comme on l'aimerait, quel ne fut pas ma surprise quand je constatait que ce merveilleux autochtone connaissait parfaitement son métier en utilisant, de plus, un anglais impeccable. Ravi, je le laissais faire, constatant son savoir-faire. Je ressorti donc de ce salon de coiffure pour homme sans aucune blessure ni mauvaise surprise.

Voila, je vous laisse sur ces entrefaits.

A demain.

Jimmy

lundi 1 décembre 2008

Le vendeur d'ananas vend à crédit.

Alors la première anecdote de cette vague de folie concernera mon pote le vendeur d'ananas et d'autres fruits locaux.

Tout les matins, afin de reprendre du poids (car je ne sais pas si je vous l'ai dis mais j'ai perdu 10 kg depuis mon arrivée) et surtout parce que c'est super bon, j'ai pris l'habitude de manger un fruit ou de boire un jus de fruit frais pressé sur le chemin du travail. Le rituel est toujours le même: sur mon trépidant bolide mécanique affublé de la marque Hero, je fends l'air tels un espadon pour me stopper net devant l'étalage de mon pote le vendeur de fruit. Là, tel un hardi cow-boy texan, je descends de ma monture et lui décoche un sonore :"Namaskar bahia! Ek pineapple! Shoukria bahia!" (Traduisez par: "Salut coco, Un ananas! Merci coco!" Sachez que le terme "bahia"=coco, frére est un terme généralement utilisé lorsque l'apostrophe de quelqu'un se voit nécessaire) Et là, je me rends compte que mon petit pote le vendeur de fruit se les géle sévére. En effet, je ne sais pas si vous vous en êtes rendu compte mais l'hiver est arrivé ces derniers temps, m'obligeant à sortir le pull le soir. Voyant l'air désemparé et malheureux de mon petit pote, je lui dis dans un Hindi vague: "Kaise ho, bahia?" ("Comment ca se passe mon petit pére?") Il me réponds alors un petit "Tikké" sans conviction mais en dodelinant de la tête quand même. Voyant son air accablé par l'environnement extérieur, je n'insiste pas et, aprés avoir avalé ma part d'ananas, je cherche dans mes poches pour lui refiler les cinq roupies que je lui doit quotidienne. Et là, horreur! Je cherche dans mes poches, plus une pièce., pas un kopeck Je suis complétement à sec. Je regarde dans mon porte feuille pour trouver un billet de 500 roupies. Je lui demande, un peu embarassé, s'il n'a pas de monnaie, evidement, il n'en a pas. Trouver quelqu'un qui a de la monnaie en Inde n'est pas une mince affaire. A ce moment de l'histoire, mon petit bonhomme me regarde avec un sourire énorme en me disant "Tikké". Il sort alors un petit carnet, écrit un truc en Hindi puis il me fais signe que c'est bon, que je peux m'en aller. Tout fier, je me rends compte que mon petit pote le vendeur d'ananas vend à crédit et qu'en plus il me fait totalement confiance. Sympa! J'ai donc ouvert la première ardoise de ma vie auprès de ce charmant commercant.

Bien entendu demain, si j'ai le courage de me lancer dans des grands discours, je vais le mettre en garde sur ce genre de pratique qui pourrait potentiellement générer des crises économiques planétaires. Enfin nous verrons.

Sinon, au programme de demain, travail, conférence téléphonique et... rendez-vous chez le coiffeur, ça s'annonce drôle. Je prédis déjà que le coiffeur sera un gros moustachu avec les dents pourries par les pans et autres poudres mystiques et cancérigénes.

A demain.

Jimmy

Les petites aventures inextraordinaires de Monsieur Jimmy

Namaskar la jeunesse,

je sais que c'était plus inespéré qu'inattendu mais je suis de retour sur les moteurs de recherche de bas étages. En effet, je suppose que vous aurez remarqué facilement le silence pesant dans lequel je vous ai laissé depuis un mois environ. C'est inexcusable, je le sais et je m'en excuse mais j'avais perdu la foi, ce mojo galactique qui me reliait à ce blog. Je n'avais tout simplement plus grand chose à dire ou plutôt que j'avais tellement de chose à raconter que je m'empêtrai dans mes histoires sans trop savoir quoi en faire.

Après une conversation téléphonique plus qu'attendue avec une personne de mon cœur, j'ai donc pris la décision de relever la tête pour arrêter de me la prendre et surtout de reprendre la parole. Cette fois-ci, pour ce que nous pourrons appeler une renaissance, je ne vais plus partir en sombre anecdotes et autres envolées lyriques mais je vais plutôt vous raconter des petites histoires sans grandes ambitions. Vous savez ces petit trucs sans importances qui vous font bien marrer et qui décrivent si bien votre quotidien.
Le principe est simple, non?

Vous êtes prêt?

C'est parti et je vous préviens, j'ai bien l'intention de vous faire marrer...

Amicalement,

Monsieur Jimmy Lefort