mardi 24 juin 2008

Reécrire l'histoire

Aujourd'hui est un jour un peu particulier pour ce blog si cher à mon coeur car, au lieu de vous raconter mes histoires aux contours légérement disproportionnés par mon envie de faire le malin, je laisse la plume à mon ami Arnaud Guiltat. ( Pour ceux qui ne le connaissent, c'est le coco qui est parti en Inde et qui raconte ces histoires vibrantes emplies d'humour et de magie indienne. Vous pouvez en trouver quelques extraits sur tout les ordinateurs munis d'une bonne vieille connexion internet en cliquant sur le lien situé un peu à droite de ces quelques mots. Je vous conseille d'ailleurs la visite, ça mérite le déplacement... Pour illustrer mon propos, je me permets d'ajouter une photo de sa bouille. Attention les filles, il est presque à poils.)






"… Je comprends alors que le sourire disgracieux de mon voisin est plus proche d’un sadisme profond que d’un clin d’œil amical.



M’étant jeté dans cette aventure tel un français désorganisé, une idée qui me parait loin d’être idiote surgit alors dans mon esprit en panique : Et si je demandais ce que signifie Blåtur ? Je tente dans un norvégien plus qu’approximatif "Hva betyr Blåtur ?", qui veut dire dans cette langue scandinave aussi douce à l’oreille qu’une hache de viking : "Que signifie Blåtur? ". Si tu sais le prononcer évidemment.



A l’énonciation de ma question, un silence de plomb tombe dans le car aussi vite qu’1m30 de neige ici… Puis ces gros bucherons m’ont tous fait un sourire me laissant entre-apercevoir leurs dents jaunes de travers, abîmées par les steaks – ou la viande humaine peut être – et les Gitanes Maïs…



Soudain, j’ai peur.



Le gros en salopette de ski bleue pâle toute tâchée et son bonnet rouge (type Cousteau), qui semble toujours être le leader du groupe, s’avance alors vers moi, l’œil vitreux – et, oui, peut être puis-je le dire avec le recul : légèrement pervers – et me sort dans un norvégien caverneux : « Dette betyr "jakt student", Mouahahahah ! » (Qui veut dire en Norvégien « cela signifie "Chasse à l’étudiant", Mouahahahah ! » pour les quelques acultivés au QI d’huître qui pourraient lire ces blogs sans parler le norvégien...)



Soudain, j’ai encore peur.



Le doute m’habite.



Je lui demande si je dois me mettre à courir maintenant ou tout à l’heure, avec un sourire gêné et un air que l’on pourrait allégrement qualifier de… Con. Il sorte tous des gros fusils et commencent à les charger. Mon esprit embrumé par le froid et les relents de bières scandinaves ne fait qu’un tour (un tour bien lent, mais qu’un tour quand même), et je saute du car pour foncer dans les conifères.



Ca fait mal un conifère.



Alors j’ai choisi de foncer quand même, mais ENTRE les conifères ! C’est plus pratique et (si, si, je vous jure) moins douloureux. "Pourquoi tant de haine ?" Me dis-je… "Pourquoi moi, grand fort et blond comme eux ?" M’exclame-je… (Plus dur à dire qu’à lire).



Pour ceux qui n’ont pas somnolé pendant la lecture et rester attentifs, vous aurez compris l’importance du mot clé initial « ENDURANCE »… Car oui, mesdemoiselles, mesdames messieurs, j’ai couru dans les montagnes, effaçant mes traces dans la neige derrière moi, pendant 18 jours… Je me suis nourris de sève de conifères, et j’ai parcouru 7634 km (à peu près). Pour preuve, voici la carte de mon trajet, que j’ai pu tracer en observant les étoiles :



Oui, parfaitement, j’ai nagé jusqu’en Islande… Et ce n’est pas facile… Avec un pull à capuche ! Surtout quand vous êtes poursuivi par un drakkar viking ! Mais au bout 6867 km, j’ai réussi à les semer… J’ai parcouru quelques 767 km supplémentaires pour être sûr… Je n’étais plus à ça près !
Pendant ces 18 jours, j’ai essuyé des tirs d’arbalètes et de fusils, j’ai dormi dans la grotte d’une oursonne plus qu’aimable du nom de Germaine (très commun en Norvège… A peu près autant que les ours en fait !), et qui a gentiment prêté ses poils et sa grotte pour une nuit.


Jimmy : Salut !
Germaine l’oursonne : Grr !
Jimmy : Tu m’prêtes tes poils ?
Germaine l’oursonne : Grr, grr !
Jimmy : Cool, t’es une pote toi !



Je suis rentré dans ma chambrette il y a 72h, mais je viens tout juste d’allumer mon pc pour vous laisser ce message, de peur que la lumière de l’écran les attire. Demain, je compte sortir une fois la nuit tombée pour m’acheter à manger… Si vous avez mon adresse, ne la transmettez à personne qui pourrait se faire passer pour ma famille ! Et profitez-en pour m’envoyer des boites de conserves pour que je limite mes déplacements dehors.



Je vous laisse, et comme m’a dit Germaine, l’oursonne qui avait oublié d’être conne : "Grouuuah !", ce qui signifie "A+ dans le bus !" en ours."



Jimmy, aka Arno qui avait envi de ne rien faire ce matin !

Post Copier-Coller: Merci pour l'histoire, ça fait plaisir de recevoir des surprises dans sa boite mail en arrivant le matin.

4 commentaires:

Arno a dit…

Mais de rien, ce fut un plaisir de raconter des grosses conneries dès le matin ! ^^

Coco a dit…

On reconnais bien le style loufoque du gars qui a cramé sont cerveau sous le soleil indien...

Arno a dit…

Moi ?? Noooon !

Il fait seulement 38°C aujourd'hui, c'est la fête j'ai un tee-shirt à manche longue !!

Anonyme a dit…

C'est un histoire vraie?
Ca fait peur tout ça...