mardi 24 juin 2008

Lost in translation (La suite du début que vous avez lu tout à l'heure)

Après cette interlude pour le moins imaginative de la part de notre ami Arnaud, rétablissons la vérité car je souffrirais que vous subissiez une telle désinformation.

Je vous ai laissé à un moment où, peu confiant de la tournure des événements, je m'apprêtais à fuir nonchalamment dans une forêt de conifères (Ce détail n'ayant absolument aucune importance, je me permets donc de le souligner). A l'affût du moindre détail qui pourrait sauver ma tendre vie, je me rendis alors rapidement compte que je m'étais complètement fourvoyé dans un délire paranoïaque puisque mes chers camarades n'avaient d'autres intentions que de disputer une innocente partie de ball-trap. Rassuré, je tente alors de retrouver ma superbe en dégommant de minuscules disques oranges. Je passerai les détails pénibles et sans intérêts qui ont constitués cette partie de l'anecdote, disons pour simplifier que nous avons bien ri.
Après le décompte des points, nous sommes promptement remonté dans le bus magique pour continuer le périple. Quelques minutes de conduite à tombeau ouvert plus tard, nous nous sommes retrouvés prostrés sur une embarcation dont la dénomination la plus habile reste le mot "rafiot". Navigant à vue entre les merveilles visuelles que nous offraient alors Madame Nature, nous eûmes alors le plaisir de "descendre quelques canettes" sur le pont de notre minuscule embarcation. Je dois vous avouer que j'ai été un peu étonné par la tournure des événements puisque qu'il était environ 15h et que, vraisemblablement, mes compagnons d'épopée ne cherchaient pas à assouvir un besoin naturel que nous appelons communément la soif. En effet, je souhaiterais quand même attirer votre attention sur le fait que le taux d'humidité ambiant se rapprochait dangereusement de celui d'un verre d'eau dans un évier. Prenant mon courage à deux mains, je décidais de suivre le mouvement. Je pensais alors naïvement profiter de quelques instants de répits dans cette frêle embarcation. Grave erreur! Mes camarades vikings ayant décidé que nous n'étions pas là pour visiter les fjords dans une coquille de noix, ils décidèrent de partir à l'abordage d'un village appelé "Boton".
Passant de la bière à la course à pied sans même s'en rendre compte, notre petite troupe débuta une randonnée menée à un train d'enfer. Me trouvant embarqué dans un périple dont je ne comprenais vraisemblablement pas les tenants et les aboutissants, j'eus alors une discussion fort enrichissante avec mon collègue Geir Inge au sujet de l'étymologie du nom "Boton". En effet, Boton signifie "fond" en Norvégien. Ainsi, ce village a su trouver sa dénomination car il trouve "au fond" du fjord. Laissé un peu rêveur par tant de poésie sémantique, je ne pu alors m'empêcher de remarquer que ce doux village ne possédait aucun moyen de communication à proprement parler. En effet, comme nous avons pu le remarquer précédemment, le concept de route ou de chemin est quelque chose de relativement superflu en Norvège. C'est deux aspects m'ont alors mis la puce à l'oreille: "Qu'est ce qu'on est venu faire dans un village qui a tout les attributs du trou du cul du monde et qui en plus se permets de le clamer haut et fort???" Je décidai encore une fois de rester stoïque et d'attendre la suite des événements. Nous avancions à bon pas quand soudain, une dame sortie d'une cabane et commença à nous parler. A ce moment là, tout s'enchaîne. Sans trop savoir pourquoi, notre troupe s'est alors séparé en deux groupes distincts. Le premier groupe choisit vraisemblablement d'interagir avec la dame pendant que le second se réfugia sans une once d'hésitation. Ne sachant pas quel parti prendre, je décidai alors d'interagir avec l'autochtone en me disant que j'aurai peut-être l'occasion de me coucher un peu moins con le soir même. Ce fut évidement peine perdu.
Je compris alors que ce que je prenais négligement pour une vulgaire cabane était en fait un restaurant de haut standing. Tout le monde s'assit autour d'une grande table et la restauratrice se mit à tenir un discours d'une bonne dizaine de minutes en version originale et non-sous-titré bien sur. Puis tout le monde se leva avec son assiette et alla se servir. Un peu désarçonné et ne sachant pas trop quoi choisir parmi ces spécialités exotiques, je décidai hardiment de suivre mon voisin qui, quand à lui, décida de ne pas choisir et pris absolument tout ce qui se trouvait sur la table, de la viande de porc à la confiture à la groseille en passant par les Karbonaders et les petits légumes. Je dois bien avouer que ce repas m'aurait emmené jusqu'au sommet de l'extase gustative s'il n'avait pas été 16h. Les coutumes gastronomiques de nos amis du Nord sont parfois difficile à digérer. J'espérais alors profiter de quelques moments de répits pour digérer la seconde assiette de gâteau que j'avais prise, plus par réflexe que par réelle envie. Ce fut peine perdue puisque, dès la dernière bouchée avalée, nous sommes repartis en sens inverse pour reprendre le bateau, reboire de la bière et échouer dans notre bus.
A partir de ce moment, je vous avoue ne pas me souvenir de grand chose puisque la nourriture, la bière, la pluie battante et la marche à pied m'ont irrémédiablement poussés dans les bras de notre bien-aimée Morphée. J'ai sombré dans le sommeil le temps qu'à duré le voyage vers la hutte.
Puis, tout s'est enchaîné à une vitesse incroyable.
Nous sommes entrés dans la hutte. Tout le monde s'est assis autour d'une table. Ils ont sorti les bouteilles et BIM! PAN! ABRACADABOUM!Le gros scandale!
Je poserai un voile pudique sur la suite de cette histoire. Sachez juste que les aléas de la soirée m'ont amené à aller me coucher entre deux gros raisins en slips... La vie sait parfois vous apporter des expériences formidables dont il faut savoir profiter, n'est-ce pas?
Voila. C'est ici que je vous laisse pour ce soir. Dormez bien et à bientôt.
Jimmy

5 commentaires:

Arno a dit…

Alors là, moi je dis CHAPEAU ! Pour l'expérience que tu as vécu, mais peut être encore plus pour la manière dont tu nous la conte...

Je te préviens, tu as commencé, tu ne t'arrêtes plus ! C'est trop non de lire une épopée tous les matins

A+ dans le bus Germaine,
Arno (ah oui d'ailleurs ce n'est pas Arnaud mais Arno ou Arnault, mais je t'en veux (presque) pas)

Jimmy a dit…

oh mince!
Desole pour cette erreur heaurtographick inexcusable.
Pardon Arnault ou Arno

binge a dit…

En effet, une bien belle histoire, et je ne me lasse décidément pas de ta façon de les raconter... Quel mystérieux pays décidément...

Coco a dit…

Bon ben +1 avec Arno et Benje apres tout il est vrai que tout cela est fort intéressant et fort bien raconté

Anonyme a dit…

Quelle aventure, pour un peu ça aurait pu être shining.