lundi 23 juin 2008

Lost in translation

Je reprends les commandes de mon blog afin de vous faire part de ma dernière aventure en date en pays Scandinave. Cette fois-ci, il n'est pas question de parcourir les steppes enneigées, de dompter quelques montagnes disposées au gré de l'érosion et des poussées tectono-plastisques, ou bien même de glander dans un bus en partance pour Trondheim. Pas du tout! Cette fois-ci, la thématique de l'anecdote est: l'endurance...
En effet, j'ai eu l'occasion de participer à un événement appelé le Blåtur (Prononcez "Bloutour"). Le principe est simple: tu arrives au travail, comme tout les matins, mais au lieu d'emmener des objets anodins et banales comme ses lunettes ou sa carte de bus, il faut venir avec son passeport et un slip de rechange car le principe du blåtur est simple. Il suffit de suivre un énervé, qui a volontairement pris la place du leader, afin d'animer une journée dont la passivité est plutôt relative et, où sa survie ne dépend que de certains pré requis tels que la résistance au froid et l'humidité, ou la capacité de faire des blagues avec un Norvégiens en escaladant une montagne, une bière à la main. Enfin bref, un gros n'importe quoi comme nous en avons désormais l'habitude.
Étant donné ma nature prévoyante, j'ai décidé de prendre des initiatives personnelles et de venir à ce Blåtur habillé sans grande originalité. Je serai même tenté de dire que je suis venu avec mes habits de tout les jours mais ce serait alors m'exposer à des remarques maternelles d'ordre hygiéniques, ce à quoi je me refuse. Pour rester dans le vague, on dira donc que j'étais habillé d'un souci quotidien de paraître élégant et raffiné, ce qui d'habitude suffit amplement. Je me prenais alors à espérer, presque en transe, que ce Blåtur nous emmènerait vers le sud et sa chaleur accueillante. Mais en arrivant, que ne fut pas ma surprise, en découvrant un troupeau de bouquetins habillé de Kevlar et autres polaires hauts de gammes. En effet, mes norvégiens étaient tous équipés pour conquérir le Pôle Nord et tenir le front de Russie. On peut alors constater, qu'une fois de plus, j'ai eu l'air con avec mon sweat à capuche. La vie n'est pas toujours facile et parfois, il faut savoir s'incliner devant l'organisation et la prévoyance d'autrui.
Après avoir pris le temps de faire quelques blagues que je n'ai malheureusement pas comprises. (Je me suis rapidement rendu compte que j'avais un humour minable quand il s'agit de communiquer dans la langue de mes hôtes.) Nous montons tous dans un mini bus, direction le Hardangerfjord. Notre équipe se compose principalement d'une dizaine de gros norvégiens incompréhensibles, dont la moyenne d'âge approche plutôt de la cinquantaine. Il semblerait qu'ils soient plutôt "en forme". Ma situation est plus que précaire. Pour résumer, je suis tout seul, dans un pays inconnu et froid, entouré de gros gars que je comprends très peu et qui ont vraisemblablement envie d'envoyer du steak. Et pour cause, dans le bus, les blagues fusent, on rit, on s'amuse. C'est la fête! On roule pendant une heure environ, on mange sur un parking glauque en moins de temps qu'il ne faut pour le lire. Puis, on s'arrête au milieu d'un terrain vague, lui même au milieu d'une forêt de conifère. Là, tout le monde descend. Je ne comprends rien à rien. Qu'est ce qu'on est venu foutre dans ce trou? Pour me donner de la contenance, je tente une blague et je dis à mon voisin que, s'il veulent ma peau, je la vendrai chèrement. Il me sourit d'une manière plutôt étrange et me désigne un homme qui sort du bois avec 3 fusils. Je me décompose complètement. Putain! Les cons! Que se passe-t-il? Je m'imagine alors les pires scénarios et je me prépare à me barrer en courant dans les fourrés...
Dans un souci de garder le suspens à son paroxysme et surtout pour rendre votre lecture plus ludique, je vous propose d'imaginer une suite à cette histoire. A vos stylos, n'ayez peur de rien.
La suite, demain.
Jimmy

1 commentaire:

binge a dit…

Les gens sont vraiment ingrats (et moi le premier) : ne même pas répondre à une telle perche à notre créativité...

Bon alors des fusils dans une clairière dans la foret... Je t'avoue que je vois pas trop...Une chasse à l'élan ? Du paintball norvégien avec des billes en pâté d'enfant et en saumon ?

De toute façon si y'a pas de 4x4 dans ton histoire c'est que t'étais pas vraiment en Norvège en fait...