dimanche 11 janvier 2009

La suite du retour du Punjab, une épopée pleine de rebondissements!

En cette fin de dimanche après-midi ensoleillé, je reviens vous conter la suite de mon voyage puisque je sens poindre en vous une sorte d'agitation fébrile. Ne le cachez pas, je le vois bien. Vous voulez à tout prix savoir ce qu'il a bien pu se passer dans ce pays Punjab. Je vais donc accéder à votre requête implicite et vous livrer sans tarder la suite de mon voyage.

Il me semble vous avoir laissé dans la ville d'Amritsar au moment où mon ami Bhupinder et moi-même allions nous rendre à la frontière Indo-pakistanaise pour voir ce qui pouvait bien se tramer en cet obscur endroit. J'avais vaguement entendu parlé d'une parade menée par les gardes frontières des deux pays. Ainsi, malgré le froid, nous avions fièrement repris notre destrier mécanique pour parcourir la quinzaine de kilomètres de rase campagne nous séparant de notre objectif. Une fois arrivé sur place, nous nous sommes rapidement rendu compte que nous n'étions pas les seuls et qu'effectivement, une foule d'indien avait aussi fait le déplacement pour assister à cette parade.

Un peu en retard, nous nous installons en haut d'une estrade remplie d'un bon millier d'indiens vraisemblablement énervés. De l'autre côté de la frontière, la même foule de pakistanais semble aussi attendre quelque chose. Sur la route menant d'un pays à l'autre, une bande de jeune femmes et d'enfants dansent joyeusement au son de chants patriotiques indiens remaniés à la sauce disco. Encore une fois, je suis le seul blanc-bec de la bande et je sens tout les regards converger sur moi, avec l'air de dire: " Tu vas voir coco, tu risques d'être surpris par ce qui va se passer ici..." Et pour cause, à peine assis sur notre estrade, les femmes partent se rasseoir dans les tribunes et la parade commence.

Sans préambule, 6 gardes frontières se mettent au garde à vous en face de nous. Ils sont habillés d'un uniforme qui rappelle la tenue d'apanage de coqs rutilants en phase de séduction. Puis, de chaque coté de la frontière, un garde se met à hurler un cri de guerre: "HHHHHHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
AAAAAAAAAAAAAAAAA!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!" Pendant plusieurs minutes, les deux gardes hurlent de chaque côté de la frontière, c'est à celui qui criera le plus fort et avec le plus d'intensité. Je sens les poils de ma peau se dresser. Un frisson d'excitation parcours la foule. Soudain, l'un des gardes sort des rangs et marche avec conviction vers la porte qui sépare les deux pays. Il semble vouloir en découdre. Il ouvre la porte avec fracas. De l'autre côté, un soldat pakistanais en à fait autant et les deux hommes se toisent du regard pendant un long moment. Les foules des deux pays sont totalement silencieuses, la tension monte d'un cran. Puis, les deux soldats se livrent à un drôle de manége. De chaque côté de la ligne de démarcation, ils paradent en levant les pieds en l'air si haut qu'ils dépassent leur têtes. C'est à celui qui lévera son pied le plus haut. Après quelques secondes, les deux hommes se refont face et relancent leur pieds en l'air tandis que l'autre mongol recommence à crier comme un débile dans son micro. L'impression est étrange. Plus que jamais, je me sens à l'autre bout du monde. J'ai l'impression d'être totalement imperméable à la fièvre et à la tension m'entourant, comme s'il fallait avoir été dressé depuis son enfance pour pouvoir comprendre ce qui se trame ici et pourquoi ces deux foules s'affrontent du regard. Après quelques instants, un homme que je n'avais pas remarqué jusqu'à présent prend le micro et exhorte la foule. Tout le monde crie en levant le poing devant les soldats au garde à vous...





Devant une telle stupidité humaine, (ce serait donc à ça que ressemble deux peuples se préparant à la guerre?) je vous laisse ici et je vous promets de vous raconter la suite très prochainement.

Ce sera beaucoup plus drôle, vous verrez, je vais même attraper la tourista devant vos yeux hilares!

Jimmy

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